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Les Tombeaux d'Atuan - Terremer - Ursula Le Guin


Les Tombeaux d'Atuan - Cycle Terremer

De Ursula Le Guin

Numérique

Les Tombeaux d'Atuan est la suite du Sorcier de Terremer, toutefois des années se sont écoulées entre les deux séries d'événements. En comparaison, ce deuxième tome est déconcertant et ce à plus d'un titre. En effet, lors du volume introductif, nous étions amenés à voguer d'îles en îles au fil des chapitres, à renconter divers personnages et à découvrir des us et coutumes en compagnie de Ged. Ici que neni ! D'entrée et jusqu'à la dernière page, le lecteur se familiarise avec une jeune enfant enlevée à ses parents. Elle se nomme Tenar et est la réincanation de la prêtesse des Inommables, Artha, qui est aussi la Gardienne des Tombeaux d'Atuan.

Dès l'âge de 5 ans, elle subit un rude "entraînement" psychologique : recluse, privée d'amour, de compréhension ou de soutien (à l'exception de son garde), elle doit prendre la relève de la prêtesse précédente, au service de divinités, rendant une forme de justice barbare et sanglante.


Ursula Le Guin nous fait vivre cette aliénation, ce conditionnement mental et nous plonge dans l'âme d'une personne qui se cherche et qui frôle parfois le désespoir. Et c'est dans les ténébres totales des tombeaux d'Atuan que la lumière jaillira pour la jeune femme, et que Ged, prisonnier des labyrinthes obscurs l'aidera à atteindre SA vérité. Cette jeune femme est un personnage complexe, mal à l'aise, pas toujours sympathique, mais ô combien émouvant. Cette lutte interne contre le mal est remarquablement prenante, parfois angoissante. Du coup, l'intervention de Ged dans ce monde tortueux est un soulagement. L'invitation au voyage intérieur est toujours de mise, avec une nuance plus sombre et pesante.


Rassurez-vous, il s'agit bien de Fantasy ! La magie est toujours présente, identique et enrichie depuis le sorcier de Terremer. Ged est devenu plus sage et plus "puissant". En outre, l'univers de Terremer s'agrémente d'une dimension politique avec des jeux et des intrigues tout en nuance qui sont brossés en toile de fond, mais également d'un système religieux crédible, barbare et sophistiqué. Plus que dans le volume précédent, le goût d'Ursula Le Guin pour l'antropologie, est perceptible. En effet, ce monde est encore plus fouillé, subtil, et complexe, et la maîtrise de l'américaine lui permet de le rendre crédible sans effort tout en nous captivant.


Une fois encore, ce qui est avéré pour le premier tome, l'est pour ce deuxième : le pouvoir des mots est remarquable puisqu'ils peuvent manipuler les choses et les êtres jusqu'à la destruction (comme IRL) - et même sans magie, et inversement au premier volume, même l'ombre possède sa part de lumière.

La sobriété d'écriture est toujours au rendez-vous bien que je l'ai trouvé un peu moins poétique que précédemment et même si l'action est plus en retrait. En revanche, la maturité qui se dégage de ce deuxième tome est un point fort de cette oeuvre. Le lecteur pourra apprécier l'effet miroir développé dans Les tombeaux d'Atuan.


Comme précédemment, tout est question d'équilibre! (même avertissement, cela ne conviendra pas forcément à tous les désirs de lecture)


Et j'invite à lire l'excellente critique sur le blog Le Culte d'Apophis que je remercie chaleureusement de m'avoir fait découvrir un cycle intense et remarquable !


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