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La Justice de l'ancillaire - Ann Leckie


d'Ann LECKIE

Nouveaux millénaires

Prix Hugo 2014

Prix Nebula 2013

Prix Locus meilleur premier roman 2014

Le bâtiment de guerre Justice de Toren est à la fois une IA puissante et un vaisseau spatial. Il pilote des centaines de corps humanoïdes, les ancillaires. Il est également relié aux offciers humains de son bord dont il surveille les données métaboliques.

Un de ses ancilaires échappe à la destruction du vaisseau et "recueille" l'IA. Cet ancillaire s'est nommé Breq, mais n'a pas d'entité propre si ce n'est la conscience parcellaire du Justice de Toren. Il poursuit sa mission avec détermination lorqu'il rencontre un ancien officier qui a servi à bord mille ans plus tôt.

Le nombre de prix décerné à ce roman a éveillé ma curiosité et ma méfiance. Le quatrième de couverture a permis d'emporter la décision. Au passage, c'est un peu dommage de dévoiler la finalité de l'intrigue avant même de lire le roman.

L'entrée en matière est délicate, voire pénible. Les scènes entre le présent et le passé s'alternent régulièrement. Le récit se fait à la première personne, à travers le regard de l'IA qui peut être présente dans plusieurs corps et en plusieurs lieux à la fois. L'utilisation systématique du féminin pour désigner les personnes ajoute à la confusion et nuit à l'appropriation des protagonistes. De plus, les choix du traducteur semblent parfois étonnant puisque nous avons des fautes volontaires en accord et en genre... Je n'ai pas accès à la VO, je ne sais donc pas si l'auteur a choisi de transformer le 'it' en "she", comme parfois en version française.

Le Justice de Toren est un des nombreux vaisseaux du Radch. Cet empire impérialiste, vaste et agressif a des coutumes millénaires et un système plutôt féodal; à sa tête le Maître du Radch est quasiment omniscient.

La seule grande particularité de cette civilisation est l'utilisation d'un pronom unique pour désigner ses "sujets". Pour le reste, c'est bien fait et cohérent, mais guère original.

Je trouve judicieux que l'IA d'un bâtiment fasse référence au "she" (coutume maritime anglo-saxone) pour désigner les personnes de manière indifférenciée. En revanche, après plus de 2000 ans d'existence et d'expérience, je doute fort que Breq puisse éprouver tant de difficulté à différencier un homme d'une femme dans ses interactions en dehors du Radch (ne serait-ce que par les fréquences de la voix...). Après un temps d'adptation, les multiples enveloppes utilisées par l'IA sont un plus pour l'histoire et sa crédibilité. Cela lui donne de la profondeur et du corps.

Après, le récit se résume à une histoire de vengeance. Et là, c'est plutôt bien fait. Je n'ai pas été bluffé malgré la "promesse" des prix, ceci dit, avec tant de consensualité je m'y attendais. Il est certain que de nombreux sorciers vont se gargariser, nous pondre des théories ou nous expliquer en quoi ce roman est génial,...

En résumé, un roman surprenant, un sentiment mitigé lié au style qui manque de fluidité ( en raison des choix), mais j'ai bien aimé l'histoire et le traitement de l'IA.

PS : le titre anglais - Ancillary Justice - résonne mieux.

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